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STUDIA THEOLOGIA ORTHODOXA - Issue no. 1-2 / 2003 | |||||||
Article: |
THE PASSION OF CHRIST IN SACRAMENTAL MYSTICISM OF THE CHRISTIAN EAST / LA PASSION DU CHRIST DANS LA MYSTIQUE SACRAMENTELLE DE L’ORIENT CHRÉTIEN. Authors: IOAN BIZĂU. |
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Abstract: La Passion du Christ dans la mystique sacramentelle de l’Orient chrétien. L’Évangile met devant la conscience et la dévotion chrétiennes le Sacrifice rédempteur de la Croix en tant que mystère du Logos divin, incarné dans l’histoire pour racheter l’homme – tombé sous la damnation du péché et de la mort éternelle – tout en le réconciliant avec Dieu et en le rendant «participant de la nature divine» (2 Pierre 1, 4). C’est pourquoi la Passion du Christ a un statut privilégié dans la catéchèse apostolique, dans la théologie patristique et dans la vie liturgique de l’Église. Si l’on approfondit la théologie des livres du culte, on est frappé non seulement de l’empreinte biblique des hymnes, mais aussi de la dévotion des hymnographes dont les affirmations théologiques sont en réalité des formules doxologiques et non pas de spéculations gratuites, telles celles des hérétiques. Le plus souvent, lorsqu’ils font des affirmations théologiques, ces «chanteurs des mystères de Dieu» se contentent de reprendre en langage poétique les témoignages de l’Écriture et de transmettre en même temps à la communauté chrétienne l’un ou l’autre des fruits précieux de la méditation des Pères de l’Église. Et cela parce que tant les données de la Révélation que la théologie patristique témoignent sans cesse de la perfection de Dieu qui se manifeste à travers l’action de rédemption du monde, en vertu de Son indicible amour et de Sa sagesse infinie. De toute façon, si l’on cherche à expliquer la Passion et la Mort du Christ sur le modèle de certaines projections de la raison humaine, abstraction faite des affirmations de la Révélation – telles qu’elles sont exprimées dans lex credendi et célébrées dans lex orandi – on entre dans le périmètre sans issue de la spéculation gratuite qui ne peut conduire qu’à des énoncés médiocres ou tut simplement aberrants. Tout en glorifiant la Passion du Seigneur, les hymnographes de l’Orient chrétien – tels les Pères – ne ressentent nullement le besoin de quitter l’horizon de la Révélation en faveur de leurs «idées personnelles». Et cela parce qu’ils n’aspirent pas à d’autre gloire que celle de pouvoir proclamer avec fidélité le patrimoine sacré du «mystère de la foi» (cf. 1 Timothée 3, 16) en dépit d’une analyse extrêmement riche en détails. Naturellement, à cause de leur préférence pour le genre poétique des évocations, des allusions ou des métaphores doxologiques, les hymnographes donnent souvent l’impression que, dans le contenu d’un même hymne, ils préfèrent l’agglomération plus ou moins aléatoire de certains thèmes théologiques différents, tel qu’il arrive d’ailleurs dans les écrits patristiques aussi: Mais cela ne signifie pas que la diversité et la multiplicité des énoncés poétiques de ceux qui étaient animés par le désir de la compréhension et de la glorification du mystère de la Passion du Christ puissent nuire à la précision doctrinaire requise par toute analyse théologique rigoureuse. Tout au contraire, par le trésor des informations qu’ils véhiculent, les hymnes du cycle de la Passion renferment les affirmations essentielles de l’Église concernant ce chapitre majeur du «mystère de la foi», affirmations sans lesquelles l’articulation d’une synthèse théologique orthodoxe n’est pas possible. De par leur forme poétique même, les affirmations doxologiques de l’Église restent libres par rapport à tout système théologique réductionniste. Elles restent donc toujours identiques au fond et à l’esprit de la Sainte Écriture et en même temps toujours disponibles face à la rencontre avec l’imprévu de l’histoire chrétienne, étant capables aussi de révéler de nouvelles implications anthropologiques et ecclésiales, d’ouvrir de nouvelles perspectives de compréhension du mystère infini du Sacrifice du Christ. | |||||||